[FANFICTION] 12 MONTH IN KOREA

L'amour, c'est comme le chocolat Lindt: on le mange, on adore ça, mais on devient vite écœuré. L'amour des autres me tuait petit à petit. Leur trop-plein d'amour allait me dévorer.

La seule chose qui me faisait reculer, c'était le fait que je ne croyais pas en moi. D'une, et l'autre, c'était mon égoïsme inexistant. Je ne pensais qu'aux autres, ne voulant pas voir en face le mal que je me faisais. Ce n'était pas un crime, mais ça me tuait.

La seule chose qui m'énerve le matin, c'est de me lever avec le mal de tête. Là, le gros trou de mémoire s'installe, et je ne sais plus ce que j'ai fait la veille. Ce matin-là, lorsque j'ouvris les yeux, la première chose qui m'apparut, ce fut le visage angoissé de Hangen.

-Kara...

Il gémissait presque. Je me redressai. J'étais encore habillée comme hier, je n'avais même pas prit le temps de mettre mon pyjama.
-Mais qu'est-ce que tu fais là?
-Tu as oublié? Oh non!
Il se leva de mon lit, tourna en rond pendant quelques secondes avant que je ne lui saisisse le bras. Là, il s'arrêta.
-Oh! Non! Me dis pas que...

Il hocha la tête. Je me levai d'un coup, manquant de l'assommer. Nous sortîmes ensuite ensemble de ma chambre. À l'entrée, Kibum et Shiwon me regardèrent, surpris. Ils me dévisagèrent un instant. Je vis alors Ryeowook aux côtés de Chise et Ryo Takayuki. Et là, ce fut le drame. Je reçus comme un violent coup à la tête. Comment avais-je pu oublier le rendez-vous avec les parents de Kyoko? Mais quelle idiote! Chise me dévisagea alors.

-Vous ne comptez pas venir ainsi?
Je me regardai. Mon jean était sale, je ne sentais pas encore fort mais ça n'allait pas tarder. En remontant la tête, je croisai le regard de Kibum.
-J'en ai pour cinq minutes!
Et cinq minutes plus tard, j'étais habillée d'un pantalon noir, avec une chemise blanche et une veste de la même couleur que le pantalon. Alors que la voiture filait vers la résidence coréenne de Hideo Takayuki, je me penchai sur Shiwon.
-Qu'est-ce que j'ai rater?
-Tu es rentrée dans un sale état hier, personne ne sait pourquoi. C'est Kibum qui t'a trouvé.
Je redressai la tête. Kibum regardait le paysage défilé à travers la vitre. Aucun souvenir d'hier soir ne me revint en mémoire. Mais qu'avais-je bien pu faire? Je haussai les épaules. Je vis que Chise était de plus en plus nerveuse, que son mari devenait de plus en plus fermé et concentré. La totale! Les garçons ne parlaient pas, j'essayais de négocier avec le rayon souvenir de mon cerveau pour pouvoir me rappeler. Impossible!
-Madame Takayuki, est-ce que....
Elle releva la tête.
-Est-ce que les parents de Soon vont aussi venir?
La voiture s'arrêta. Elle ne me répondit pas. Ça allait mal tourner.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai seule dans une salle, les garçons étaient dans une autre, et Kyoko avaient rejoint ses parents avec Hideo et Yun. Pendant quelques minutes, seule avec moi-même, j'entendais le plus beau des silences. Rien ne me parvenait, j'étais comme seule au monde. C'était tellement... émouvant, que j'eus du mal à ne pas retourner au pays des poneys volant. Assise en seiza, les mains posées sur mes genoux, j'observai en silence les peintures devant moi. J'avais encore du mal à me souvenir d'hier soir, ce que j'avais fait, ce que j'avais dit. Mais qu'est-ce qui c'était passé bon sang! L'orage éclata, dehors, et la pluie commença peu à peu à tomber, frappant le sol de petite gouttelettes. Je fermai les yeux, un instant.

On dit que quand on se retrouve seule, on se retrouve un peu en tête à tête avec sois-même. Et c'est étrangement vrai. Non pas que je me parle à moi-même, mais j'avais l'impression de voir plus profondément en moi, comme dans un miroir, ou dans l'eau. Cette sensation était plutôt agréable. À des moments, l'envie de pleurer devenait insupportable, et je me laissais aller quand le ton montait à côté et que leur japonais devenait impossible à comprendre. Puis, je m'arrêtais, le silence retombait. Je reniflais, souriais dans le vague, seule au monde, pendant plus de trois heures. Rien de tel que de faire le point.

Et je le fis. Je décidai de ne parler à personne de ce que j'avais décidé pour ma maladie, c'est-à-dire de ne me faire opérer le mois prochain, malgré les risques. Je les connaissais, je pouvais mourir, c'est ce que je pensais à ce moment-là. Je regardai en l'air. Non, personne ne devait savoir. J'allais tranquillement en parler avec ma mère et les autres membres de ma famille. Je ne devais rien leur révéler, que depuis que je les avais rencontrer, ma maladie avait évoluer et qu'elle devenait dangereuse pour ma survie.

Lorsque je compris que la confrontation avait cessé, je me levai de ma place, étira mes jambes engourdis. Je fis coulisser la porte. Le visage de Shiwon fut le premier truc que je vis arriver en courant.

-Je t'en supplie Kara, dis à la mère de Usagi de me laisser tranquille.
Je vis alors Chise se tourner vers nous. Elle me toisa du regard, serra son sac et fit demi-tour. Shiwon se décala légèrement et me regarda.
-Tu as pleuré?
-Un peu, mais c'est rien. Sûrement le fait de se retrouver toute seule.
-Tu n'aimes pas?
-Au contraire!
Il me regarda, la tête penchée. Mon portable vibra. Je répondai. Une voix étrange résonna. Je reconnut Park.
-Kara! Comment ça s'est passé?
-Tu parles de Kyoko? Je ne sais pas, son grand-père nous a tous séparé.
-Ah! C'est pas vrai! Je pourrais jamais suivre si Yun fait ça avec mes parents!
-Comment ça?!
-Ils arrivent, Perle! Et tu peux me croire, ça va barder! Surtout si le père et le fils ont le même caractère!
Je ris intérieurement. Yo Park était quelqu'un de brute, qui s'énervait vite, de très impulsif, et qui ne se laissait jamais avoir. Park avait tout prit de lui. Sa mère, la douce So Yeh, était la douceur incarnée. Calme et silencieuse, elle savait réagir au bon moment pour calmer son mari. Elle était d'ailleurs la seule qui avait un certain pourvoir sur Yo.
-J'imagine déjà la scène avec les trois générations dans la même salle. Je plains So Yeh!
-Hein?!
-Laisse tomber!
De l'autre côté, Shiwon regardait en l'air la pluie tomber. Il avait un œil sur Chise qui faisait les cent pas devant la salle de réunion.
-Je te laisse, on en parle plus tard!
-Mais...
Je raccrochai. Je sus plus tard que ce qu'elle avait voulu me dire était plus important. Hangen et Ryeowook ne tardèrent pas à nous rejoindre. Kibum fut plus lent et arriva le dernier. Il ne me regarda pas, ne me jeta aucun coup d'œil. Je m'étais pourtant lavée, que je sache.

-Si ça continue, on va arriver en retard, fit Kibum en regardant sa montre.
-C'est pas votre jour de congé? Demandai-je.
-C'est samedi et dimanche, me répondit Ryeowook.
On était mardi.
-D'ailleurs!
Shiwon m'attrapa le poignet.
-On va faire une excursion, t'es de la partie? Me demanda Hangen qui sautait comme une puce.
-ça dépend où c'est?! Et avec qui!

Ils me regardèrent tous, avec de grands sourire.
Oh mon dieu! Quelle connerie ils vont me sortir?!

-Surprise! Fit Ryeowook avec son visage d'enfant sage.
Je rougis, involontairement.
-Usagi et Park sont de la partie, bien sûr!
-Oh!
Ouf! Pas seule avec treize gamins!
-On partira vendredi soir, après notre performance, tous les six! Continua Hangen en comptant sur ses doigts.
-Six?
-En plus de Heechul! Leeteuk veut pas de lui dans l'autre voiture! Rit Shiwon.

Le pauvre, pensai-je. Il était plutôt gentil.... quand il le voulait, bien sûr.
Nous nous séparâmes alors, ils m'embrassèrent tous sur la joue avant de partir. Je rougis une fois seulement la voiture sortit de la cours. Usagi arriva à ce moment-là, avec un grand sourire.

-Tout va bien?
Je secouai la tête.
-Apparemment, je vais mourir ce week-end!
Elle me scruta du regard. Lorsque j'explosai de rire, elle me suivit.
-Tu es invitée à mes funérailles!
-Cool!
-Comment ça s'est passé?
Nous nous assîmes sur le bord, la pluie continuait de tomber à verse!
-Grand-Père me reconnaît comme son héritière. Papa et Maman ont eu du mal à l'accepter et vu le caractère de ma mère, c'est vite partie en cacahuète.
Je souris.
-Mais Chise a accepté?
-Oui, nous emménageons d'ici deux mois.
Puis elle se tourna vers moi pour discerner quelque chose d'amère sur mon visage. Mais, au lieu de ça, je souriais.
-Kara?!
-C'est génial, non? Tu as retrouvé ta famille. Je suis contente pour toi.
-Oh Kara! Merci! Tu est ma meilleure amie, peut-être la seule qui ne s'est jamais moquée de mes goût vestimentaires et de mon caractère.
-Je t'aime comme tu es, Kyoko Takayuki!
Au même moment, je distinguai des hommes en noir. Usagi se mit à pester puis à rire.
-Ils me collent aux basques depuis que je suis là! C'est fou comme les Yakuza ont le sens de la famille!

Nous nous mîmes à rire si fort, qu'ils se retournèrent tous à un moment pour ne regarder et pour sourire. Elle qui voulait tant faire partie d'une famille de Yakuza, elle était servie. Elle semblait heureuse, sereine. J'étais vraiment contente pour elle, elle le méritait d'avoir une famille. Et Park aussi. Elles allaient vraiment me manquer en France. Nous nous séparâmes quelques heures après, je vis quelques minutes Hideo et Yun, qui me remercièrent encore une fois.

Lorsque je me retrouvais devant mon immeuble, je m'arrêtais, contemplant un moment le ciel. Ils devaient être déjà là, depuis le temps. Il était un peu plus de onze heures du soir, je n'étais pas fatiguée, j'étais excitée comme une gamine. J'allais avoir du mal à me coucher ce soir. Lorsque je vis Kibum qui me fit signe d'approcher.

-Salut! Ça s'est bien passé? Pas en retard?
-T'inquiète pas! Le manager roulait assez vite et était stressé comme pas possible. Et toi? Enfin, pour Usagi?
-Tout s'arrange, on dirait. Elle a une famille. Vous allez pouvoir la voir, elle reste ici et au Japon.
-Vrai?
Il parut content.
-J'en connais deux autres qui vont être content.
-On dirait bien que le leader ne se remet toujours pas du baiser volé, fis-je avec un demi-sourire moqueur.
Kibum secoua la tête en rigolant.
-Avant que tu rentres, il faut que je te dise quelque chose, que les autres ne sont pas nécessairement au courant.
-A propos?
-Hier soir, tu ne te rappelles rien?
-Non, désolée. Je pense que j'ai fait une crise dont je suis la seule à connaître. Ça me met dans un état pas possible.
-Tu dis des méchancetés et tu oublies tout par la suite?
Je le regardai.
-Me dis pas que...?
-Tu as insulté à peu près... tout le monde!

Oh non!

-Qu'est-ce qui m'a mit dans cet état?
Il hésita.
-Donghae t'a avoué qu'il t'aimait mais qu'il n'était pas sûr de ses sentiments. Il t'a embrassé et il est partit.
Oh non!
-Et comment je me suis calmée? Parce qu'il me faut quelque chose pour me calmer. Ma mère me baffait, j'en avais les joues rouges!
-Je....
Il hésita encore.
-Je t'ai embrassé!

Je n'ai qu'un mot à dire: Galère. Je suis dans la galère!

Je n'ai qu'un mot à dire: je suis dans la galère! Comment allais-je m'en sortir cette fois? Les crises n'allaient pas arranger ma tâche. Il fallait que je trouve une solution et vite!

Je serrais la bride de mon sac.
-T'as pas fait ça?! Ne me dis pas que...?
-Je suis désolé, d'accord? Je....

Il semblait mal à l'aise. C'était moi qui le mettait dans cet état-là? Il passa nerveusement la main dans ses cheveux, se les frotta avant de reposer furtivement ses yeux sur moi.

-Kibum?!
-Je suis désolé, ce n'était pas voulu... je...
Il m'avait prit par les épaules. Je crus qu'il allait me secouer. Mais voyant son regard perdu et angoissé, je m'empressai de le calmer.
-C'est bon, ça va. Ne t'inquiète pas. C'est un remède de plus!
-Hein?!

Il me regarda, entre soulagé et... surprit.

-Ma mère me filait des baffes, ma tante me mettait sous la douche froide et Mamie Dragon me pendait dans le vide par les chevilles. Donc, je suis calée question remède de mes crises.
Je lui attrapais les mains.
-Je te conseille portant de ne jamais refaire ça, je ne te garantie pas ta survie si tu recommences!
Je lui lançai un regard assassin. Il rougit, mais je ne voyais rien dans l'obscurité.
-On ne s'en sort pas sans une égratignure!
Il serra mes mains.
-Je n'ai rien dit, tu sais, sur ce que tu m'as dit.
Je restai songeuse.
-Que...?
-Que tu allais mourir à la prochaine crise!
Oh non! Mais quelle idiote je fais!
-C'est... pas...
-Ce que je crois? Allons Kara, même quand tu bois tu ne peux pas mentir.
-Qu'est-ce que ça souligne?
Il soupira, m'attrapa par la taille et m'attira à lui.
-Que je suis inquiet, que les membres sont inquiets.
-Kibum, je....
-Tu es peut-être celle qui nous a fait prendre conscience de ce que nous étions. Alors, laisse-nous prendre soin de toi.
-Je ... pas tout de suite. Je ne peux pas, pas tout de suite en tout cas. J'ai.... quelque truc à faire d'abord.
-Comme tu voudras.
Il commençait à se dégager. Je l'arrêtai.
-Reste... encore... un peu, s'il te plaît.
-Bien sûr.

Je ne sais pas combien de minutes passèrent. Ce fut mon portable avec la sonnerie de Bob l'éponge en fond sonore, qui nous surprirent. Kibum me relâcha avec un grand sourire. J'y peux rien si ma mère m'envoie des sonneries bidon.

-Allo?
-Kara, ils sont là! Il faut que tu viennes! Ils vont tout péter!
La voix de Park s'étrangla avec la fin de la conversation. Je regardai, complètement pommée, mon portable, puis Kibum les mais dans les poches.
-Alors?
-Vous pouvez me prêter une voiture?
-Hein?

Je crois que j'ai fichu la trouille de sa vie, au pauvre Leeteuk, lorsque je remontai dans l'appartement pour prendre les clefs de la voiture du leader. Ce dernier, qui était à moitié couché sur Heechul et Eunhyuk, avait insisté pour m'accompagner. Et comme je savais ce que Park entendait par ILS, il fallait absolument que je rejoigne la demeure de Yu au plus vite. Quand nous arrivâmes, Usagi nous accueillit, vêtue d'un kimono beige et jaune pâle à motif de fleurs des champs. Elle se mit à rire en me voyant au volant de la petite voiture blanche de Leeteuk.

-Perle, t'as le droit de conduire?
-Aucune idée! Sors de la voiture, Leeteuk!
Le garçon s'était accroché au siège et sortit sans se presser. Usagi pencha la tête et sourit.
-Je te comprend. La dernière fois que je suis montée avec elle, j'ai cru ma dernière heure arrivée.
Il soupira.
-Elle est pire que moi!

Au même moment, un cri s'éleva. Je reconnus facilement Park. Usagi nous conduisit jusqu'au pavillon où Hideo, le grand-père de Usagi, regardait la scène. Nous nous approchâmes et découvrîmes une Park plus qu'en forme, debout entre son père et son grand-père. Yun lançait des regards noirs à son fils, et Yo s'était brusquement levé en l'insultant en coréen. Même Leeteuk, la tête contre mon épaule, ne comprenait pas tous les mots. Il plissait le front pour comprendre. Les insultes étaient grossières et surtout ne voulaient rien dire: ça ressemblait genre espèce de barque à frite, marmelade pourri, dentier pas frais et des trucs qui ne voulaient rien dire. Hideo s'étouffait presque de rire. Lorsque In Soon y mit son grain de sel, tout partit en cacahuète. Ce fut nettement plus compréhensible.

-Arrête! Il veut seulement me reconnaître! C'est pas le fleuve Han à boire!
-Il n'en est pas question! Cria Yo en pointant son père du doigt. Cet homme n'est pas ton grand-père!
-Et c'est qui? Le père Noël?!
Yu s'énerva.
-Tu oserais m'enlever ma seule petite fille?
-Tu te venges, hein Papa?
-Je n'ai que ça à faire, avec une stupide chose qui est mon fils!
-Papa! Tu vas trop loin! In Soon n'héritera pas de cette compagnie!
-Et qui décide ça? Fit Park en se mettant devant son père.
-C'est moi! Je suis encore ton tuteur!
-Pardon? J'ai dépassé l'âge légal français papa!
-Mais?!
So Yeh décida enfin de se lever. Elle attrapa le poignet de son mari, le fit asseoir doucement. Elle lança son plus beau regard à Yun. Ce dernier abdiqua et se rassit. Park resta debout.
-Je crois que j'ai comprit, In Soon! Ma chère enfant, depuis que tu es toute petite, tu as su prendre les meilleures décisions pour toi et pour ta famille. Alors, quoi que tu choisis, nous te supporterons.
-Mais?
Yo redressa la tête et croisa les yeux de sa femme. Il pesta quelque chose.
-Nous te supporterons. Tu es majeure de tes actes!

Malheureusement pour moi, ma mère n'est pas comme ça. C'est une gamine qui me prend pour une gamine. Sa sœur n'arrange pas le coup et Mamie Dragon est un cas à part. Enfin, bon, après l'entretien, Park semblait libérée et plus heureuse. Il n'empêche, elle ne cessait de me jeter un regard inquiet et suspicieux. Mais, une fois la nuit tombée, Leeteuk me raccompagna à l'appartement. J'étais un peu nerveuse, par rapport à Kibum qui savait pour mon état, vis à vis de Donghae. Les questions se bousculaient dans ma tête, des vagues se brisant contre la plage de mon crâne. Des virements incessants, horrible sentiment. Je décidai qu'après une bonne nuit de sommeil, j'arriverais sûrement à remettre de l'ordre dans mes sentiments.
Lorsque la voiture s'arrêta, Leeteuk coupa le moteur. Je le regardai, en attrapant mes affaires.

-Quoi?! Un problème?
-Toi!
-Moi?
-Tu n'as pas quelque chose à me dire?
Je réfléchis. Faire comme si de rien n'était.
-Non, je ne vois pas.
-Donghae?
-Rien à signaler.
-Kibum?
-Qu'est-ce que Kibum vient faire là?
Il soupira.
-Je vous ai vu, l'autre soir. Vous vous êtes embrassés et....
-Oh non! Ne crois rien! Il m'a juste calmé. Je devenais dingue...
-Dingue?
-Je....
Mais dans quelle galère je suis là?
-C'est-à-dire....
-Tu as eu tes examens, c'est ça? Kara!
Il donna un coup dans le volant. Je baissai la tête.
-Qui est au courant?
-Seulement Kangin et Kibum. Mais je leur ai fait promettre de ne rien dire.
-Pourquoi?
-Tu ne comprends pas? Je suis malade depuis que je suis ici. Votre présence... et bien, je m'inquiète toujours pour vous, je suis contente quand vous l'êtes. Je ne veux pas partir, je me sens bien ici... et puis, il y a tellement de raison! Vous m'avez sortie de l'enfer où j'étais, vous....

Je fus coupée dans ma lancée par les bras de Leeteuk qui m'enlacèrent violemment. Il pleurait presque, j'étais dans le même état. J'en avais tellement besoin. Adorable, c'est le mot que je cherchais. Je l'aimais comme un frère. Comment aurais-je pu penser autre chose?
Une fois dans ma chambre, mon carnet de note sur les genoux et en repensant à ce moment, je m'en rendis compte, à quel point Donghae allait me manquer, à quel point j'étais attachée à lui, à quel point.... mes sentiments s'accéléraient, et je m'endormis, habillée, par terre. Je m'étais méchamment cassez la gueule.

Est-ce que Donghae me faisait autant d'effet?

Oui, génial, c'est le mot. Vous voulez ma mort ou quoi?!

Lorsque je traversai tout le couloir pour rejoindre Donghae sous la véranda, dans ma tête, je m'étais décidée. C'était lui, j'en étais sûre. Même si ça me ferais mal de le voir partir parce que c'était une célébrité, c'était lui que mon cœur voulait.
En mode philosophique!

Mon dieu que ce couloir était long! Plus je marchais, plus je me demandais si je ne devais pas rebrousser chemin. Mais une fois arrivée, je le vis assis sur un fauteuil, lisait un livre. Pieds nus, chemise beige légère, une vraie scène de livres à l'eau de rose. Je m'arrêtai devant ce spectacle. Mon Dieu qu'il est beau! Je m'avançai lentement. Apparemment, il ne m'entendait pas. Il avait sa musique dans les oreilles. Je me tins à ses côtés, me pencha alors sur lui pour voir ce qu'il lisait. Et comme le disait Park, ma culture en langue coréenne était moyenne et donc, j'ai pas trop comprit. Soudain, il releva la tête et croisa mon regard attentif sur les lignes. J'essayais tant bien que mal de déchiffrer au moins une phrase.

-Kara!
-Salut!
Il me sourit.
Arrête! Je vais fondre!
-Qu'est-ce que tu fais là? Je ne t'avais pas entendu.
Je souris et m'assis en tailleur par terre.
-On est bien ici, non?
-Mmh! On ne vient pas souvent, alors on en profite.
-Leeteuk veut nous voir dans dix minutes au salon.
-Okai!
-Je...
Il allait replonger dans sa lecture. Puis, en m'entendant hésiter, il releva la tête.
-Oui?
-Je voulais te parler.
-Bien sûr.
-C'est à propos de nous deux. Je ....
-Oppa! Tu étais là!
Sortant de nul part, la cousine de Park débarqua. Je me relevai et me décalai pour laisser la place à cette folle. Elle attrapa Donghae par le bras et le tira.
-Les autres nous attendent, tu viens?
Elle me jeta un regard débiteur.
-Oui. Tu viens Kara?
Il me tendit la main. Seo Ni me jeta un regard noir cette fois. J'hésitai.
-Je vous rejoins, j'ai encore quelque chose à faire.
Donghae me sourit et suivit Seo Ni. Kyuhyun passa devant eux, salua son collègue et me contempla.
-Ça va? Me demanda-t-il une fois que les deux autres avaient disparus.
-J'en sais trop rien, c'est.. bizarre!
Je touchai mon ventre. Kyuhyun me regarda.
-Mais ça va passer!
-Et tes médicaments?
Je levais la main avec un grand sourire.
-Je les ai prit!
Il me m'attrapa la main.

Dans le salon, le seul qui était debout et apparemment en pleine forme, était Leeteuk. À en voir sa forme olympique, ou Eunhyuk s'était trompé en lui donnant des vitamines, ou Hangen et Kangin s'étaient amusés à lui faire un sale tour. En tout cas, le leader pétait la forme.

-On va faire une chasse au trésor!
-Hein? Fit Kangin en redressant la tête.
-Rappelle-moi ton âge Teukie? Demanda Shiwon.
Il ne releva pas et continua dans sa joie.
-Il y a seulement un jeu de piste à faire...
-Dans la forêt? Demanda Sungmin, à côté de moi.
Leeteuk hocha la tête. Je regardais Seo se coller à Donghae. Je bouillonnai de rage.
-Nous allons faire les groupes!

Il avait tout prévu, le petit Leeteuk.. il sortit de l'ombre une boîte en carton qu'il posa devant tout le monde. Kota ne lâchait plus sa jumelle, Seo Ni collait toujours Donghae ce qui avait le don de m'énerver. Tomoko regardait en coin Hangen et Kangin qui étaient assis tous les deux à côté. Yuna observait les moindres gestes de Leeteuk. Lorsque ce dernier s'en aperçut, il rougit, se tournant discrètement.
-On va faire les équipes.

Nous formâmes cinq groupes de quatre personnes chacune: Park se retrouva avec Yuna, une cousine de Usagi, Yesung et Eunhyuk. Usagi se trouva avec Leeteuk, Sungmin et Shiwon; Tomoko, l'autre cousine de Usagi fut avec Hangen, Heechul et Kangin( ouh l'équipe de malade!) ; Kota se retrouva avec Kyuhyun, Ryeowook et Shindong. Et moi, bien sûr, il fallait que je sois avec Donghae et Kibum et surtout cette Seo Ni! Manquait plus que ça, tient!

Equipe Une: Park, Yuna, Yesung, Eunhyuk.

-Où tu vas Yesung?
Yesung se retourna subitement sur Park, lui lança un regard noir. Eunhyuk et Yuna s'arrêtèrent de marcher.
-Ça fait des plombes qu'on marche! T'as pas l'impression de tourner en rond?
Park regarda la carte qu'elle avait entre les mains et haussa les épaules.
-Je ne crois pas.
-Pardon!? C'est la deuxième fois qu'on passe cet arbre, la troisième fois qu'on passe devant cette grotte!
-Si t'es pas content, t'as qu'à rentrer!
-Et comment! ON EST PERDUS PARK!
-Eh! C'est bon, hurle pas!
Eunhyuk et Yuna regardèrent l'échange, complètement pas là du tout. Comme un jeu de Tennis, ils suivirent les échanges menaçants des deux jeunes. Comme il se mettait en colère, Yesung était impressionnant. Mais Park était une furie, une vraie bombe atomique.
-Arrêtez, on va pas s'en sortir sinon, fit Eunhyuk en essayant de calmer le jeu.
Yuna hocha la tête. Park hurla une insulte à l'intention de Eunhyuk. Ce dernier se mit dans une colère noire. Comme il était très émotif, il s'emportait vite. Les trois se mirent à hurler comme pas possible. Yuna, toute seule, serait la bride de son sac.
-Je...
Ils s'insultèrent de nouveau.
-Excusez-moi....
Ils continuèrent.
Il y eu un craquement sonore. Le sol se déroba sous les jambes de Yuna et elle tomba dans un précipice. Park hurla.
-Et Merde!

Équipe deux: Usagi, Leeteuk, Sungmin, Shiwon.

Un cri résonna. Usagi redressa la tête en sentant le regard de Leeteuk sur elle.
-Vous avez pas entendu quelque chose? Demanda Shiwon en s'arrêtant.
En tête de la file, il fit arrêter tout le monde. Sungmin derrière lui tendit l'oreille. Leeteuk attrapa le bras de Usagi qui était avant-dernière.
-On dirait un cri de fille, fit Sungmin en posant un doigt sur sa bouche.
Usagi hocha les épaules.
-Aucune idée.
-Bon, c'est par où Sucette? Demanda Leeteuk en devançant d'une tête Usagi.
Shiwon se retourna soudainement, lança un regard tueur à Leeteuk.
-Tu m'appelles encore une fois comme ça et tu fais le chemin retour tout seul!
-D'accord!
Leeteuk baissa les yeux et sourit discrètement à Usagi. Cette dernière rit un peu et tira Leeteuk.
-On y retourne?

Équipe trois: Kota, Kyuhyun, Ryeowook, Shindong.

-Bouge-toi un peu!
Shindong hurla une insulte. Kota fut à ses côtés, l'air menaçant. Derrière eux, Kyuhyun et Ryeowook s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle.
-Arrêtez de courir tous les deux! Fit Kyuhyun en soufflant.
-On arrive pas à vous suivre nous! Renchérit Ryeowook.
-C'est pas ma faute si le jumeau traîne!
-Eh! Je te signale que j'ai un nom! Je m'appelle Kota!
-C'est pas coréen pour moi, fit Shindong en haussant les épaules. Ça sonne faux.
Kota bouillonna. Kyuhyun et Ryeowook se regardèrent encore une fois. Ils montèrent une petite colline, Shindong essayant de chanter pour couvrir les remarques philosophiques de Kota.
-Si tu veux entretenir ton corps, tu dois faire du sport! Et je suis sûr que tu perdrais un peu de poids!
Soudain, Shindong se retourna et attrapa Kota.
-Maintenant, tu vas te taire, d'accord? Où est la carte?
-La carte?! Quelle carte? Fit Kota avec un air innocent.
Kyuhyun regarda autour de lui. Il n'y avait que la forêt dans laquelle ils étaient, un cour d'eau où quelque chose de blanc flottait. Ryeowook observa la direction dans laquelle Kyuhyun regardait. Il posa sa tête contre lui, tandis que les deux autres s'engueulaient toujours.
-C'est pas elle là-bas qui flotte? Désigna Ryeowook.
Shindong et Kota se retournèrent. La carte disparut au fond du cours d'eau. Une crevasse les séparait de l'eau et d'eux, en haut de leur mini colline.

Équipe quatre: Tomoko, Hangen, Heechul, Kangin.

Heechul se mit à rire, alors que Kangin se releva, après s'être mangé un joli arbre. Le rire euphorique du coréen fit arrêter, loin devant, Hangen et Tomoko. La jolie Tomoko, de ses ongles multicolores et de ses cheveux bruns attachés hautement, regardait, un sourire amusé aux lèvres, les deux amis de sa cousine en train de se hurler dessus. Hangen croisa les bras sur son torse.

-On va pas y arriver si Kangin se casse la gueule toutes les cinq secondes et que Chully rigole à tord et à travers.
-Qui rigole?! S'exclama Heechul en redressant la tête.
-Et c'est repartit, souffla Tomoko en coréen.
Hangen la fixa et hocha de la tête.
-Ils sont toujours comme ça? Demanda-t-elle de sa petite voix.
-D'aussi longtemps que je m'en souvienne, oui. Je les ai toujours connu comme ça, à se taper dessus.
-Au moins, y-a de l'ambiance! Pas comme à la maison.
-Tu es japonaise, c'est ça? Demanda le chinois.
Elle sourit et hocha de la tête. Kangin avait attraper Heechul par le bras et avait coincé sa tête entre lui et son bras musclé. Même plus âgé que lui, Heechul ne pouvait rien faire. Il se mit à crier à gesticuler comme pas possible, sous le rire de Kangin. Tomoko et Hangen avaient repris leur marche tout en discutant.
-C'est très traditionaliste. Je me demande si Kyoko va y survivre.
-Je vois. Attend!
Il s'arrêta et se retourna.
-Kangin! Viens voir!
-ET POURQUOI TU DEMANDES A LUI! Lui hurla Heechul.
Hangen haussa les épaules. Kangin lâcha sa proie et vint vers le couple.
-Quoi?
-Regarde. C'est quoi à ton avis?
Kangin scruta la surface. La pente redescendait sur un sentier noir qui allait se perdre contre des barrières noires, un peu plus loin. Tout autour, les montagnes encadraient cet endroit surnaturel et la forêt, à cet endroit précis, était beaucoup plus épaisse. Kangin croisa les bras et attendit le retour de son Hyung. Lorsque Chully fut là, essoufflé et fatigué d'avoir du rattraper en quelques secondes ce que Hangen et Tomoko avaient fait en dix minutes, il s'effondra dans les bras de son chinois.
-Je dirais que c'est un cimetière!
-Ah! Émit Tomoko. Ça fait froid dans le dos.
-Qu'est-ce qu'un cimetière fait en pleine forêt.
Un cri survint. Tomoko sursauta.
-C'est pas joyeux, fit Kangin. Allons voir quand même.
-Hein? T'es malade? Tu veux ma mort? Rugit Heechul.
-Fais pas le bébé, Hyung, rassura-t-il. Ça va pas te faire de mal.
Il attrapa Heechul qui hurlait toujours par le col et le renversa sur son épaule.

-Ah!
Shiwon se retourna. Leeteuk le regarda. Il sourit aussi.
-Ça, c'est du Cendrillon tout craché!
Ils rirent.

Équipe cinq: Kara, Seo Ni, Donghae, Kibum.

-C'était quoi ça!
Seo se rapprocha de Donghae. Elle a le don de m'énerver celle-là. Kibum et moi étions derrière, et nous nous arrêtions en entendant le hurlement soudain. Donghae regarda son ami et haussa les épaules.
-Seulement un animal.
-Un animal!? Cria Seo. C'est dangereux! Il pourrait.... il pourrait...
-Il pourrait nous bouffer si tu ne te la fermes pas! Fis-je sur un ton énervé.
Kibum étouffa un rire. Je croisais les bras.
-Non mais tu crois quoi? T'es jamais allée en forêt ou quoi?

Elle me jeta un regard noir. Comme si je pouvais en avoir peur. Idiote va!

-Les animaux sauvages sont attirés par tout ce qui bouge et sautent sur tout ce qui fait du bruit.
Un regard tueur. Kibum m'obligea à avancer.
-Arrête de me regarder comme ça, tu vas te fatiguer!

Kibum et moi devant, Donghae qui essayait de faire avancer Seo, on était pas prêt d'arriver au point de rencontre. Avec une gourde remplis de bêtise que je nomme Seo, on allait mettre deux fois plus de temps. Et le temps passa plutôt vite. Les hurlements, nombreux soient-ils, étaient bien humains. Je reconnus Heechul et ses excès, Park, et peut-être même le rire de Leeteuk. Comment? Je me le demande. Comment pouvait-il rire comme ça?!

Trois heures après, nous fîmes une pause. Une nouvelle fois, Seo se montra plus gourde que jamais. Non, ce n'est pas vrai. Je n'ai pas une haine particulière pour cette coréenne. Mais là, elle dépassait les bornes des limites de la stupidité féminine et de la niaiserie la plus forte. Comment pouvait-on être aussi Pouffe que ça!?

-Vous croyez que les animaux sont partis?
J'étranglais mon rire.
-Ne t'inquiète pas Seo, ils sont partis, rassura Donghae.
Était-il tombé dans le panneau? C'était bien lui qui me tenait la main dans l'omnibus.
-Je suis sûre qu'on nous protège. Quelqu'un ici, ou alors un esprit, veut qu'on réussisse.
-Mais bien sûr, soufflais-je.
-Qu'est-ce qu'il y Kara? Me fit-elle. Tu ne crois pas aux esprits?
Je secouais la tête.
-Alors tu n'es pas croyante!
Kibum voulut arrêté la conversation. Donghae soupira.
-Tu ne devrais pas Seo.
-Pourquoi? C'est son choix si elle ne croit pas aux plus belles choses du monde.
-Parce que les esprits sont les plus belles choses du mondes? Il y a une différence entre croire en Dieu et croire aux fantômes et aux esprits errant dans les forêt. Je crois en Dieu mais les esprits des forêts, c'est de la connerie. Ne me fais pas avaler qu'il y a une fée posée sur ton épaule et que le fantôme du chaperon rouge nous surveille et nous guide dans la forêt.
-Kara, tu vas trop loin, me fit Kibum.
-J'y suis! S'exclama-t-elle.
Les deux garçons la regardèrent avec de grands yeux. J'étais debout, pas très loin d'elle.
-Tu es jalouse.
-Pardon?
-Tu es jalouse de ma relation avec Donghae-oppa. En fait, tu aimerais être à ma place.
Je me tus.
-Seo Ni, arrête, avertit Kibum. Ne t'aventure pas sur cette...
-Tu es amour....
Je m'étais rapprochée d'elle, je la frappais de toutes mes forces. Elle s'étala le nez contre la terre. J'allais recommencer lorsque Kibum m'attrapa par la taille et me souleva. Donghae écarta Seo Ni.
-Arrête Kara! Hurla-t-il à mon attention. Laisse-la tranquille!

Je n'en crus pas mes oreilles. Il la défendait. Je mis un temps à remarquer ce qu'il faisait, et où j'étais, qui j'étais. En un sens, au moment où il m'avait dit d'arrêter de l'engueuler, j'avais perdu tout sens du temps et de l'espace. Je ne savais plus comment je m'appelais, ce que je faisais là, ce que j'étais, et qui étaient ces gens. Je regardais, béate, Donghae prendre Seo par le bras. Elle simulait des larmes et s'accrochait au bras de Donghae. Ils nous dépassèrent, Kibum et moi. Ce dernier était resté silencieux. Il ne fallait rien dire et il l'avait comprit.

Mon monde ne tourne pas autour d'une seule personne. Il tourne autour des gens qui m'entourent, qui m'aiment, qui veulent mon bonheur. Et je veux leur bonheur avant le mien. Absolument. Alors c'est pas une garce comme elle qui allait tout foutre en l'air avec ses stupides fées et ses nains errants!

Mon monde ne tourne pas autour d'une seule personne. Il tourne autour des gens qui m'entourent, qui m'aiment, qui veulent mon bonheur. Et je veux leur bonheur avant le mien. Absolument. Alors c'est pas une garce comme elle qui allait tout foutre en l'air avec ses stupides fées et ses nains errants!

Je ne suis pas une gamine, et elle allait voir de quel bois je me chauffe!

-C'est quoi cette chanson?
Park s'arrêta. Yesung se tut et la contempla. Eunhyuk et Yuna se regardèrent. Et ça recommence.
-De quoi tu parles?
-Cette chanson, que tu siffles, je suis sûre que je la connais.
Yesung et Eunhyuk se regardèrent.
-Marry U?! C'est une de nos chansons.
-AH!
Park cria à s'en briser les cordes vocales. Yuna s'accrocha à Yesung et Eunhyuk imita Park.
-Quoi?! Quoi?!
-C'est quoi ça?

Elle pointa du doigt une sculpture qui venait tout juste d'apparaître. C'est un petit démon aux ailes collées contre le dos. La figure sale et noire, ses yeux restaient quand même pénétrant. Ses petites pattes retroussées contre son ventre, ses griffes sortis, il affichait un sourire démoniaque. Les arbres se faisaient plus rare dans cette partie de la forêt, et le vent gémissait plus fort et rendait l'ambiance plus qu'angoissant.

-C'est un gardien, fit Yuna.
Ils se tournèrent tous vers la jeune fille.
-Un gardien?!
Yuna s'approcha de la statuette. Sa petite chute d'il y a trois heures ne l'avait pas affecté dans son moral et elle restait toujours aussi joviale. Ses bras étaient légèrement écorchés mais Yesung avait prit soin d'emporter une trousse de secours. Alors elle ne sentait même plus ses blessures.
-Il y en a au pieds des temples. Ce sont des gardiens qui préservent les temples des voleurs et autre.
-Teukie n'avait pas précisé ça dans la carte, remarqua Eunhyuk.
-On va tous mourir! Fit Park.
Mais Yuna entrait déjà. Yesung la suivait de près. Eunhyuk imita, et Park, ne voulant pas se retrouver en tête à tête avec des bêtes sauvages les suivit.
-C'est un temple, ça?! C'est plutôt lugubre! Rem arqua Park.
-Ne me dis pas que tu es froussarde? Fit Yesung.
Eunhyuk toucha la main de Park. La jeune fille hurla, Eunhyuk hurla, et Yesung suivit.
-Mais arrête! Tu me fais peur?!
-Qui a peur, hein?!
-Regardez!

Yuna était restée étrangement calme. Elle avançait, à taton, la lampe torche de Eunhyuk dans la main. Park tenait le bras de Yesung. Passagère la querelle! Eunhyuk se tenait à Yesung. Plus peureux que lui tu meurt. Et Yesung essayait de mettre un pied devant l'autre sans se casser la gueule.
-Yu-yu-yuna?!
Sa voix était faible.
-AH!
Eunhyuk cria presque comme une fillette. Park en sursauta. Yuna s'arrêta.
-Quoi? Fit Yesung en essayant de reprendre son souffle. Tu fais peur à tout le monde en criant comme ça.
Yuna revint sur ses pas.
-Qu'est-ce que tu as vu, Oppa?
-Ce... ce...
-Accouche abruti! Rugit Park.
-Ce... ça, ce sont des barreaux?
Ils se tournèrent vers les barreaux en question. Elles donnaient sur une pièce sombre et lugubre dont le seule fenêtre, petite et étroite, était à trois mètres du sol. Yuna scruta dans le noir. Les claquements de dents de Eunhyuk reprirent, sans qu'il ne s'en aperçoive.
-C'est... c'est..., essaya d'articuler Yesung.
-C'est! Fit Eunhyuk en arrêtant sa mâchoire.
-Nom de Dieu! C'est quoi cette forêt! S'exclama Park.
-C'EST UNE PRISON! Gémit Yesung et Eunhyuk en même temps.
-Alors, ce n'était pas un gardien... ou si c'est le cas, alors, il est de mauvaise augure, remarqua Yuna.
-T'auras pas pu nous le dire plus tôt! Cria Eunhyuk.
-On se casse, et vite! Fit Park.
-MAMAN!
Eunhyuk poussa Yesung qui faillit s'étaler le nez contre la terre. Il se redressa, tira Yuna et Park. La lumière de la sortie ne fut pas très loin. Lorsqu'elle fut là, à quelques mètres d'eux, une ombre, deux ombres, trois ombres, quatre ombres se braquèrent devant eux. Ils hurlèrent. Elles firent de même.

-Pourquoi Sucette?
La question de Usagi fit arrêté Shiwon devant elle. Elle se cogna contre lui. Elle regarda Sungmin et Leeteuk qui baissèrent la tête.
-J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas?
Leeteuk pouffa.
-Non, non! C'est simplement un surnom donné par Heechul et Shiwon ne l'aime pas trop.
-Il le déteste oui. C'est mieux que Ma....
Shiwon plaqua sa main contre la bouche de Sungmin. Le garçon se tut, se détendit avant de soupirer.
-Désolé.
-On y retourne?
Au moment où il se retournait, un cri perçant résonna. Il s'arrêta net, stupéfait. Usagi regarda Leeteuk derrière elle. Ce dernier n'avait plus de sourire.
-C'est angoissant cette forêt.
-C'était ton idée, Teukie!
-Oui bah quelle idée j'ai eu! Si ça avait été moi, je ne l'aurais jamais eu!
-Comment ça?
Usagi eut juste le temps de se mettre entre Shiwon et Leeteuk, le pauvre petit Sungmin s'accrochant à la taille de Shiwon.
-Et qui a eu cette idée?
-Kyuhyun et Kibum....
Il peina à le dire, sous le regard brûlant de Shiwon. Usagi se tourna vers lui.
-Ce n'était pas toi?
Il secoua la tête.
-En partie! C'est une idée de moi, mais Kyuhyun et Kibum sont venus me voir et m'ont demandé de séparé tout le monde. Il ne devait pas avoir vos cousines et le frère de Park. Kyuhyun s'en est un peu inquiété.
Shiwon et Usagi le regardèrent. Sungmin recommença à sursauter.
-Ces bruits, ils sont pas normaux!
-Bien sûr que oui, ils sont pas humain! S'exclama Leeteuk.
Shiwon lui lança un regard noir.
-Allons par-là, conseilla Usagi.
Ils marchèrent pendant une heure dans la direction qu'avait désigné la japonaise. Jusqu'à ce qu'ils tombent sur d'étranges fortifications.
-C'est quoi?! Demanda Sungmin en se penchant dessus.
-On dirait des remparts!
-Comme pour les châteaux forts? Fit Usagi.
Ils la contemplèrent. Elle haussa les épaules.
-Typiquement français!
Ils la regardèrent encore. Elle s'avança la première, descendit la petite colline qui les séparaient maintenant de ce qui était une cours. Shiwon arriva le deuxième, tandis qu'en haut, Leeteuk s'étant accroché à un arbre, Sungmin essayait de le dégager.
-Qu'est-ce que c'est à ton avis? Demanda Shiwon.
-On dirait... on dirait un temple, ou un truc dans le genre.
-Un temple? Ici? En pleine forêt? S'exclama le jeune homme.
Usagi se retourna.
-OPPA! EST-CE QU'IL Y A UN TEMPLE SUR LA CARTE?
Les deux relevèrent la tête. Avec beaucoup de mal, Leeteuk sortit la carte et plongea la tête la première. Sungmin éclata de rire.
-NON! Y'A RIEN!
-Bizarre, fit Usagi.
-Pourquoi dis-tu que c'est un temple?
-Il y a des gardiens.
Sur les côtés, on pouvait remarquer des petites statues de démons ailés, dents pointues et griffes sortants. Usagi et Shiwon se rapprochèrent encore, jusqu'à ce que Leeteuk et Sungmin les rejoignirent.
-Les portables passent plus. Impossible de joindre les autres, fit le leader en rangeant son portable dans sa poche.
-Je me demande si...
-Quoi Shiwon?
Usagi s'était penchée en apercevant de la lumière.
-Et si c'était une prison?
-Une prison? S'exclama Sungmin.
-Oui, maintenant que tu le dis, ça ne ressemble en rien à un temple, remarqua Leeteuk.
-Kyoko? Fit Sungmin d'une drôle de voix.
-Vous n'entendez pas quelque chose?
Mis à part le vent qui chantait dans l'entrée de la prison, les trois garçons n'entendirent rien. Puis, des éclats de voix retentirent, comme le son d'une cloche, de plus en plus fort. Ils se regardèrent et s'avancèrent. Leeteuk derrière Sungmin, Usagi derrière. Il s'approchèrent de l'entrée. Ils virent des ombres courir vers eux jusqu'à des cris. Ils hurlèrent à leur tour.

-Un cimetière? On aura tout vu!
Heechul s'assit sur la pierre devant l'entrée. Tomoko le regarda. Hangen et Kangin arrivèrent les derniers.
-La carte ne situe pas ce genre de lieu, certifia le chinois.
-En tout cas c'est bien un cimetière, fit Tomoko en pointant du doigt la statue. L'ange de la mort n'aura jamais été aussi beau!

lui lança un regard froid. La statue qui ornait le portail de l'entrée était un homme aux ailes déployés et aux mains levés au ciel. Habillé d'une toge à la romaine, ses yeux étaient inexpressifs et il lui manquait un pied. Avec le temps, l'ange avait perdu sa beauté d'antan.
-Qu'est-ce qu'on fait? Demanda Kangin.
Heechul redressa la tête.
-On s'en va, je déteste ce jeu à la noix. Je vais le démolir le Leeteuk au retour.
-Si on reviens, chuchota Hangen.
Tomoko s'était éloignée, elle entra dans le cimetière.
-Et cette forêt me donne la chair de poule, continua-t-il. C'est pas une promenade de santé!
-Arrête de te plaindre! C'est déjà sympa qu'on soit tous là, fit Hangen en positivant.
Heechul, pour toute réponse, le frappa à l'épaule.
-Et qui c'est qui a fait ces équipes, hein? Entre l'autre qui tombe tous les cinq mètres, un chinois casse-coup et une japonaise qui se barre quand on a besoin d'elle! Moi je vous dis, on est pas sortit de l'auberge!
-Ils sont bien beaux tes mots mais ce ne sont pas eux qui vont nous indiquer le chemin!
Il lui tira la langue.
-Kangin, où est Tomoko?
Hangen se tenait dos au portail et face aux deux autres membres. Ils se levèrent tous les deux à leur tour, et regardèrent au tour. Heechul sursauta.
-Vous croyez qu'elle....
-Non, je ne pense pas, fit Kangin sur le même ton incertain.
Heechul donna un coup sur l'épaule de Hangen.
-Va la chercher!
-Pourquoi moi?
-Je sais pas... t'es le plus proche d'elle!
-Et toi t'es le plus vieux!
-Rien n'empêche pas l'autre!
-Hein?
Kangin attrapa Heechul par le bras et Hangen par l'autre et il les entraîna à sa suite dans le monument au mort.
-Allez les rigolos, c'est partit!

Ils s'enfoncèrent un peu plus dans le cimetière. Pour se donner du courage, Heechul récitait l'hymne coréen avec un ton tremblant presque. Hangen, devant, avait les yeux partout et essayait de retrouver Tomoko. Kangin regardait où il mettait les pieds. La peur de rencontrer d'abord un mort-vivant l'incita à réciter l'hymne avec Heechul.
-Ah!
Tomoko était assise sur une statue, presque la même à l'entrée. Mis à part que c'était une femme tenant un enfant dans une main, et un poignard dans l'autre. Les trois garçons s'approchèrent d'elle. Tomoko se leva.
-T'étais passée où? Demanda Heechul.
-Désolée, mais j'ai entendu du bruit...
-Normal! S'écria Heechul.
Kangin le regarda avec un demi-sourire.
-Il y a toujours des bruits bizarres dans un cimetière...
-Hyung, tu vas trop loin...
Hangen attrapa le bras de Heechul mais celui-ci continua.
-Tu ne devrais peut-être pas t'attirer les mauvaises choses...
-Ce que j'ai entendu, c'était des cris humains, et ça venait du caveau!
Un cri résonna alors.

-Pourquoi on doit suivre le môme, hein?!
-Shindong, tais-toi et marche!
Juste derrière Kyuhyun, Shindong s'arrêta et croisa les bras. Ryeowook se heurta contre lui. Kota arrêta également sa marche avec Kyuhyun.
-Quoi encore?
-On va au moins dans la bonne direction?
Kyuhyun jeta un regard à Ryeowook. Ce dernier haussa les épaules.
-Je pense, oui.
-Alors rappelez-moi de tuer Leeteuk en rentrant.
-Si on rentre, fit Kota tout bas.
-Comment ça? S'énerva Shindong. Mais bien sûr qu'on va rentrer. Ne dis pas de bêtise!
Kota haussa les épaules.
-Il y un cimetière juste en bas, c'est pour ça!

Shindong et Ryeowook se raidirent de suite, tandis que Kyuhyun vint à la hauteur de Kota. Devant lui s'étendait un cimetière, à l'exact réplique d'un film d'horreur. Il se trouvait juste en face d'un caveau, là où on enterrait les membres d'une même famille. Kota et Kyuhyun s'(approchèrent doucement, tandis que les deux autres se poussaient pour ne pas y aller le premier.
-Les plus vieux d'abord! Fit Ryeowook.
-Ah non! Les plus jeunes en premier!
Ils se poussèrent encore jusqu'à ce que Kyuhyun les rappelle!
-Eh! Venez-voir!
Ils y allèrent ensemble. Ils trouvèrent les deux garçons devant le caveau, l'air inquiets.
-Quoi?
Sur le haut, il avait une drôle d'inscription. Kota essaya de la lire.
-Super... Juni?
-Drôle de nom! Remarqua Ryeowook.
-Nom de dieu!
Shindong attrapa Kyuhyun par la taille. Kyuhyun essaya de se débattre.
-Eh!
-On peut... on peut comprendre que c'est écrit Super Junior!
-Arrête! Tu me fais flipper là!
Ryeowook attrapa Kyuhyun et Shindong. Kyuhyun avait prit un air inquiet, comme si il savait ce qu'il allait se passer. Il attrapa une lampe torche et entra le premier dans le caveau. Il suivit Kota qui s'engouffra dans l'étrange caverne.
-Aie!
-Shindong, tu me marches sur les pieds! Gémit Ryeowook.
-J'y peux rien, je vois que dalle!
Kyuhyun s'agrippa à Kota.
-Wookie, arrête de faire ça!
Ryeowook s'arrêta.
-Faire quoi?
-De me pousser, je sens tes mains jusque sur mon cou!
Ryeowook attrapa le bras de Shindong derrière.
-Je te promet, c'est pas moi!
-Ah!

Kyuhyun sursauta. Est-ce qu'un …?
Kota s'arrêta enfin, éclairant alors la pièce principale: la salle était tellement grande qu'elle contenait treize cercueils de pierre. Le groupe s'agglutina autour de Kota qui avait en main la lumière. Il plissa les yeux, inquiet de ce qu'il voyait. Ryeowook se tenait serré contre Shindong qui regardait avec horreur la pièce.
-Qu'est-ce c'est? Demanda Shindong.
-On est dans un caveau, ça, c'est sûr! Fit Kota en secouant la lampe qui commençait à faiblir.
-Ce sont, des tombes? Demanda Ryeowook.
-Ça m'en a tout l'air!
Shindong se détacha de Ryeowook pour aller voir de plus près une des tombes. Kyuhyun frissonna encore, sentant un bras qui enroulait sa taille. Kota s'énervait toujours avec sa lampe, en l'insultant en français, et Ryeowook se rapprocha de lui.
-Ah! Ryeowook, arrête ça!
Kyuhyun se retourna. Personne. Ryeowook le regarda, à l'autre bout de la pièce. Ils échangèrent tous les deux un regard inquiet.
-On s'en va! Fit Kyuhyun. Shin! On y va!
Au même moment, la lumière s'éteignit, et la salle fut plonger dans le noir. Ils se retrouvèrent en groupe.
-Mais arrête de me tripoter Wookie!
-C'est pas moi! Fit-il d'une petite voix. Je suis à côté de Kota.
-Shin?
-Non plus!
-Alors....
Ils se mirent à crier ensemble.

Je crois bien que je vois la fin.

Je crois bien que je vois la fin.

Leeteuk fut le premier et le dernier à sortir de ma chambre. Comment avais-je pu être aussi idiote et inconsciente? L'amour servit sur un plateau d'argent avec des biscuits de nuages n'existait pas, encore moins dans mon monde dérangé de poneys roses. Emmitouflée dans ma couverture, je restai assise sur mon lit, les quatre autres devant moi étant vides. J'avais envie de pleurer, de crier ma douleur. Mon cœur avait été brisé, mes sentiments avaient éclaté et s'étaient perdus dans un nuage de fumée noir. Mon humeur: pas vraiment là.

-Alors? Demanda Kyuhyun, inquiet.
-J'en sais trop rien, elle ne dit rien.
Kangin, les bras croisés sur son torse, était appuyé contre le mur. Kibum était assis en tailleur sur le canapé. Leeteuk alla le rejoindre.
-Je n'ai rien dit aux autres, fit le leader. S'il y a une personne qui doit le dire aux autres, c'est elle.
-Qu'est-ce qui s'est passé? Demanda Kangin, inquiet.
Kibum se détendit.
-Seo Ni l'a un peu cherché. Elle l'a poussé dans ses retranchements.
Leeteuk hocha la tête. Kyuhyun se redressa.
-Mais ça n'explique pas son état!
Kibum haussa les épaules.
-Donghae...!
-Donghie?
Leeteuk se leva, mais il fut stoppé net dans sa lancé par Kangin.
-Ne nous enflammons pas, il a peut-être une raison...

J'en avais assez de les entendre bavasser à mon sujet. Je me levai de mon lit et ouvrit la porte. Ils me fixèrent, incertain, très surpris d'abord de me voir dans la tenue dans laquelle j'étais: une simple chemise blanche sur moi qui m'arrivait aux genoux. Je vis Leeteuk se détourner, regarder à droite, Kangin qui ne me quittait pas des yeux, Kibum qui me sourit ( abruti finit va!), et Kyuhyun qui s'approcha de moi pour me pousser dans la chambre.
-Rentre la-dedans, va pas te mettre un rhume à dos en plus!
-Si vous voulez savoir la vérité, c'est que je suis amoureuse de Donghae, j'ai essayé de lui faire comprendre mais on va dire qu'il s'est un peu fichu de ma gueule. Si je le vois dans les parages, c'est moi qui la lui défonce, et j'irais pas avec des baguettes, vous pouvez me croire! Et qu'il m'approche, je lui flanquerais mon pied dans son joli derrière pour qu'il garde un souvenir de moi!

Je me tournai, et entrai dans la chambre en prenant soin de la fermer à clef. J'entendis le rire de Leeteuk. À mon avis, il ne devais pas être habituer à me voir dans une telle tenue. Kangin est un gros pervers en tout cas, et je me demande comment il a pu survivre avec Heechul dans son équipe.

Pour résumé l'aventure dans la forêt, les équipes, à part la mienne, se sont retrouvés en se foutant la frousse. Je crois qu'ils ne sont pas près de retourner dans cette forêt, les Idoles. En sortant de la prison, Yesung et Eunhyuk avaient foncé dans Leeteuk qui, en perdant l'équilibre, s'était accroché à Usagi. La pauvre se retrouva sous les deux garçons et sur Leeteuk qu'elle embrassa pour la deuxième fois. Une fois sortie, Yuna se retrouva dans les bras de Shiwon. Timide comme je le connais, il avait détourné la tête en voyant que leurs lèvres s'étaient presque touchées. Sungmin et Park n'arrêtaient plus de se moquer. On pouvait dire qu'ils étaient écroulés de rire.
De l'autre côté, avec Heechul la frousse et Kangin l'aventurier, c'était pas mieux. En entendant des voix humaines dans le cimetière, Tomoko était entrée seule. Le reste de la troupe n'avait pas tardé à arriver. Hangen semblait s'être attaché à Tomoko. Il faut dire qu'elle avait un certain charme la demoiselle. Ils avaient passé toute la journée à bavasser de tout et de rien de leur deux pays, et Hangen était heureux d'apprendre que Tomoko apprenait le chinois ( quel dialecte? À peu près tous!). Et dans le caveau, Kyuhyun ficha la frousse à tous les autres. Ryeowook et Shindong furent les premier à sortir en courant, tombant immédiatement sur Heechul et Kangin. Ça se termina en bagarre entre les deux zigoto et Shindong, Ryeowook ayant attendu que Kyuhyun remonte pour s'accrocher à lui.
Pour ma part, la balade a finit court. La pluie nous a surprit pendant la montée. Seo Ni ne voulant pas être mouillée, nous sommes rentrés plus tôt que les autres. Entre temps, j'avais attrapé la crève, Donghae ne m'adressait plus la parole, et je sentais une étrange tension entre Seo Ni et moi. Les gourdes, ça me connait. Elles pensaient être mieux que moi, et elles n'avaient pas tord. Elles pensaient constamment à des choses fantastiques et surréaliste, mais elles croyaient en quelque chose. Alors que moi, je ne croyais même pas en moi-même.

J'enfilai un pantalon et collai mon oreille gauche contre la porte. Pas un bruit. Ils avaient du retourner vers le salon avec les autres. J'éternuai dans un grand bruit, et reniflai.
-Mouchoirs! Fis-je en me précipitant sur la table de nuit.
-Tient!
Seo Ni se tenait devant moi, un paquet de mouchoirs en papier dans la main. Je l'observai avec deux grands yeux ronds. Je pris le paquet que je vis qu'elle était sincère et qu'elle insistait.
-Tu devrais te couvrir plus, me conseilla-t-elle.
-Je suis têtue.
-J'ai bien vu. Écoute, je ne veux pas qu'il y ait de malaise entre nous!

Elle me fit asseoir, et se retrouva en face de moi. Elle me prit les mains, mais voyant que cela me gênais plus qu'autre chose, elle les lâcha et me sourit.
-Tu n'as pas attrapé de rhume? Demandai-je enfin pour briser ces silences que je commençais à détester de plus en plus.
Elle secoua sa petite tête de lutin.
-Non, ne t'en fais pas. Je vais bien. C'est plutôt toi qui va mal, non?
Je souris faiblement.
-Je sais que je ne devrais pas me mêler de tes affaires, mais tu devrais en parler à In Soon et à Kyoko!
Je la fixai, finissant de me moucher et de renifler encore et encore.
-Comment ça?
-Je reconnais très facilement les gens qui sont cardiaques.
-Je ne suis pas...
-Tu as un problème de respiration, tu as des médicaments pour le cœur et la tête que seuls les médecins peuvent prescrire car ils sont assez puissants.
-Tu as...?
-Je n'ai pas fouillé, ils étaient sur ta commode, me fit-elle avec un grand sourire. Je me demande d'ailleurs comment ma cousine et Kyoko ont fait pour ne rien voir!
Je souris.
-Elles ne veulent voir que ce qui les intéressent!
-Je vois...
-Mais comment alors?
-Je suis aussi cardiaque. Je ne dois pas attraper froid, je ne dois pas être malade car mon cœur est très fragile. C'est pour cela que Grand-père a trouvé juste de me faire prendre l'air.
-Il faut aller sur le terrain de son ennemi pour apprendre à le connaître et savoir le combattre! Fis-je dans un grand sourire, la tête levée.
-Exactement!
Elle se tut.
-Je veux m'excuser pour ce que j'ai fait.
Je la regardai.
-Je ne savais pas que tu étais amoureuse de Donghae Oppa. Je veux dire, que tu tenais vraiment à lui. Je vois dans tes yeux que c'est une personne qui compte énormément pour toi. J'ai connu ça, alors je suis la mieux placé pour comprendre. Tu as besoin de lui pour vivre.
-C'est... en partie ce que je ressentais car je vois bien qu'il a joué avec moi!
Il ne fallait pas s'emporter, ne pas montrer mes faiblesses. Je devais tenir.
-Je pensais qu'il m'aimait, qu'il était sincère. Je n'ai... jamais ressentit ça dans toute mon existence. C'est si... puissant! Une chose qui attire une autre! Je ne peux pas me passer de lui, j'en crèverais!

Ça brûlai horriblement, comme jamais. Et je me surpris à pleurer; d'abord doucement, puis comme une vraie fontaine. Au même moment, Park et Usagi entrèrent dans la chambre accompagnée de Kyuhyun et Kibum qui étaient inquiets de mon comportement. Je me jetai dans les bras de mes deux amies, et je me calmai. Comment avais-je pu être aussi crétine? Dans mon cas, ça devenait débile.
Lorsque je fus calmée, Kyuhyun et Kibum à mes côtés, je reniflai bruyamment, me moucha comme une trompette.
-Je suis désolée d'avoir plombée le week end!
Kyuhyun sourit.
-On ne part que demain, donc, il nous reste encore une soirée!
Kibum attrapa les filles et Seo Ni qui me lança un autre paquet de mouchoir, et ils sortirent. Kyuhyun me releva et m'enlaça.
-Tu peux te rattraper, il me semble!
-Mouais!

Ils étaient tous dans le salon, Heechul se moquant du sens de l'orientation de Kangin, Sungmin rigolant sur le surnom de Shiwon et ce dernier essayant de l'attraper. Hangen était en pleine conversation avec Tomoko. Ils s'étaient bien trouvés tous les deux. Usagi jeta un coup d'œil à Leeteuk. Ce dernier venait de s'approcher de la chaîne. La musique s'éleva. Park se redressa, manquant d'éborgner Heechul.
-Cette chanson?!
Yesung se mit à rire. C'était la même qu'il avait chanté devant la prison. Usagi sourit.
-C'est pas la chanson sur laquelle tu as rompu avec ton copain, l'année dernière?

Le sourire de Yesung s'effaça! Kyuhyun entra dans le salon le premier, et posa le plateau de gâteau devant les autres. Ils le regardèrent tous. Seo Ni entra ensuite. Donghae la regarda passer. Puis, je fus la dernière à entrer, ne traînant pas le pieds et allant m'asseoir un peu plus loin. Je sentis presque le regard de Donghae dans mon dos. La soirée se passa très bien. Je me surprise même à rire et à chanter. Le lendemain, nous rentrâmes. Bizarrement, je me sentis mal. Comme si c'était la dernière fois qu'on était réunis. Je me sentais mal à l'aise et dans l'appartement, tous le ressentirent.
-Kara? Ça va?
Hangen entra dans ma chambre. J'étais sur mon lit, sur le ventre, je gémissais un peu, mais sans plus.
-C'est rien! La fatalité d'être une femme tous les mois!
Il fit la grimace. Mentir n'est pas mon point fort.
-Tu es bizarre depuis qu'on est rentré. Il s'est passé quelque chose en forêt dans ton groupe?
Touchée dans le mil! Comme fais-tu cher Hangen pour lire dans le cœur des pauvres jeunes filles dans mon genre?
-Je me suis emportée, rien de plus.
Je ne me retournai pas, restant dans ma position.
-On mange bientôt!

Et il ferma la porte. Le mois d'Avril passa, puis celui de Mai. Et mon état allait en s'aggravant. Le médecin me conseillait à chaque visite de faire l'opération avant le mois de Juin. Comment pouvais-je lui faire comprendre que je n'étais pas prête? Je préférais encore mourir de ma maladie que de devoir passer sur le billard. Mais qui comprendrait mon choix? Je sais que ma famille serait capable de m'endormir et de m'envoyer à Pusan de force. Elle serait même capable de venir ici. Connaissant la Mamie Dragon, il était fort probable qu'elle envisage cette situation. Maman en Corée! Pire, la tata! Ce serait la catastrophe assurée! Des croqueuses d'hommes voilà ce qu'elles étaient. Mais avant de penser au pire, il fallait que je prenne une décision. Et c'est auprès de Park et Usagi que je devais la prendre. Je leur donnais alors rendez-vous dans un café pour leur parler. Elles ne furent pas du tout surprises. Seo Ni avait du passer par-là. Je ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait du penser à mon bien.

-Il faut que tu fasses cette opération Perle, me fit Park en avalant un gâteau au chocolat.
Je remuai la cuillère dans mon thé.
-Je ne sais pas.
-Qu'est-ce qui t'en empêches?
Je relevai la tête et croisai le regard d'un homme en noir. Je sursautai. Usagi le remarqua et se retourna, fixant à son tour cet homme. Ce dernier se tourna.
-C'est fou comme ils sont collant.
-Perle, tu dois prendre une décision et vite. Tu ne peux pas savoir le nombre de personne que tu mets dans l'inquiétude.
-Je sais.
Je baissai la tête.
-Je ne veux pas te voir mourir le jour de ton anniversaire, tu m'entends?
Je haussai les épaules. Comme si je pouvais l'oublier.
-Et si tu ne le fais pas...
Usagi croisa le regard de Park.
-On appelle ta mère!
Je me redressai.
-Vous rigolez?! Je ne veux surtout pas voir les Dragons débarquer ici! Ce serait la pire chose sur Terre!
-Alors fais-toi opérer! Et parles-en à ceux que tu héberges, enfin, que nous hébergeons!
Je lui fis une grimace.
-Je ne veux pas leur donner plus de soucis que ça.
-Kara, fit Usagi en me prenant les mains. Tu es la fille la plus sainte que j'ai jamais connu!
Park la frappa doucement à la tête.
-ça se dit pas, abrutie!
Elle lui lança un regard noir.
-Ce que je veux dire, c'est que tu penses d'avantages aux autres qu'à toi. Tu penses d'abord à leur bonheur, le tien passe en deuxième. Toujours!
-Kyoko a raison, Perle! Soit égoïste et pense à toi!
-Ce serait changer mon caractère, ma façon d'être?! Je ne peux pas faire ça!
Elles soupiraient.
-Alors, tu mourras!

Elles n'avaient pas tord. Je devais prendre soin de moi. Mais, d'un côté, la mort... je... je ne la craignais pas. Depuis que je suis née, je l'attend. Elle frappe à ma porte mais ne rentre jamais. Elle rebrousse toujours chemin. La mort me paraît douce et tranquille, alors que vivre, c'est l'enfer sur Terre. Mais je devais faire un choix. Faire l'opération et devoir tout leur dire en prenant le risque de leur dire la vérité sur mon état, ou alors me taire, et mourir seule, et ainsi, les préserver de la vérité. Je ne veux pas qu'on s'inquiète pour moi. Je suis et je resterai un boulet pour les autres.

J'avais tord de penser ça, vraiment.

J'avais tord de penser ça, vraiment.

Ça se passa fin Mai, alors que je pensais à la meilleure des décisions à prendre. Je m'arrêtais sur l'une, une sorte de compromis. Je ne disais rien, et je me faisais opérer. Je regardai le plafond. Pas un mot à Kibum, Kyuhyun, Leeteuk et Kangin. Rien aux autres non plus, et surtout pas à Donghae. Je commençai à faire mon sac. J'avais prévenu le médecin de Pusan ainsi que celui de Séoul pour mon opération. On s'était mit d'accord. Tout était arrangé. Il fallait seulement que je parle de mon départ aux autres pour des raisons familiales. Ça pouvait marcher, il ne connaissait pas ma famille.
J'entendis la sonnette d'entrée retentir. Je n'y prêtai pas beaucoup d'importance. Il fallait que je finisse d'écrire dans mon journal. Le médecin m'avait ordonné de le faire. Je ne sais pas pourquoi. Et de lui remettre juste avant l'opération. J'entendis alors un cri. Je fermai le calepin, et me dirigeai vers la porte lorsque celle-ci s'ouvrit en grand. Kibum entra et la referma presque de suite. Je le regardai, inquiète de sa façon d'agir.

-C'est une catastrophe, réussit-il à articuler en avalant sa salive.
-De quoi? Ne me dit pas que Donghae...?
-Non! C'est... la cata!
-Quoi?!
-PERLE DRAGON! RAMENE TES FESSES ILLICO PRESTO!

Je restai pétrifié sur place. Kibum avait adopté un air désolé et restait collé à la porte. Étrangement, je reconnus sans trop de difficulté la voix de ma mère, la même intonation brute, le son de la voix légèrement aigu. Je frissonnai. Était-ce un rêve ou la réalité?
-Tu devrais y allé, non? J'ai jamais vu une telle furie!
-Pire que Park, croie-moi!
Je m'avançai jusqu'à lui mais m'arrêtai.
-Elles sont trois, hein?!
Il hocha de la tête. Je passai nerveusement ma main dans mes cheveux.
-Galère, je suis dans la galère!

J'ouvris la porte. Et ce que je trouvai dans le salon me surprit grandement. Mamie Dragon était assise dans le canapé avec Ryeowook et n'arrêtait pas de le regarder. Le pauvre avait replier ses genoux contre lui et cherchait une quelconque aide. Shiwon était aux prises avec ma tante Barbara qui ne le lâchait plus d'une semelle, avec ses grands yeux d'admiration. Je regardai Shiwon faire des aller-retours entre le salon et la cuisine et Barbara sur ses talons. Et Shella, elle se tenait aussi droite que possible, les mains sur ses hanches. Kyuhyun venait de la débarrasser de ses affaires et Hangen regardait incrédule la scène. Il devait pas être habitué à voir débarquer chez lui des françaises. Je ne voyais aucun bagage, elles devaient être à l'hôtel. Je ne voulais surtout pas les avoir su le dos. Lorsqu'elle m'aperçut, je ne comprit pas tout de suite son expression qui se gravait peu à peu sur son visage. Elle me sauta au cou en m'embrassant et se détachant de moi, me frappa. Je fus complètement désarçonnée.

-Si tu savais comme je me suis inquiétez! Tu peux pas savoir à quel point on est resté sur les fesses en apprenant ton opération!
Je sursautai. Tous les regards se tournèrent vers moi.
-Kara, c'est quoi cette histoire d'opération? Me demanda Shiwon.
-Depuis quand tu parles coréen Maman?
J'essayai de ne pas entendre la question de Shiwon. Ryeowook s'était levé aussi. Hangen me scruta du regard.
-Kara?!
Aller! Répond Maman!
-Et bien, ta grand-mère est un excellent professeur! On est pas des débiles dans la famille, tu sais, me fit Barbara.
-Sans d'ec?!
Je me tournai vers Mamie Dragon et lui jeta un regard sombre.
-Kara, si tu nous disais ce qu'il se passe?
Maman sursauta.
-Quoi? Ils ne sont pas au courant?

Je me sentis mal à l'aise et eux devaient se sentir comme trahi. Il fallait se jeter à l'eau. Je retournai rapidement dans ma chambre et revint de suite au salon. Je posai mes résultats sanguins et mes analyses sur la table basse. Hangen, Ryeowook et Shiwon se baissèrent. Ils restèrent silencieux un moment. Je vis ma mère discuter vivement avec sa sœur. Mamie Dragon me lança des regards suspicieux que j'en eus presque honte. Kibum et Kyuhyun étaient tout aussi nerveux que moi, dans l'attente de la réaction des trois autres colocataires. Ma tante redevint silencieuse.
-Pourquoi tu n'as rien dit de tout ça?
Shiwon leva les yeux vers moi. Je me sentis rougir. Il s'avança vers moi, comme si les trois femmes avec qui je vivais en France n'étaient pas là. Il m'attrapa par les épaules.
-Je suis comme ça, je ne voulais pas vous inquiétez. J'ai demandé à Kibum et Kyuhyun de ne rien dire. Je voulais vraiment vous le dire, mais c'était trop dur.

Il m'enlaça. Maman eut un hoquet de surprise.

-C'est normal qu'on s'inquiète.
Il me relâcha et regarda droit dans les yeux.
-Tu comptes beaucoup pour nous à présent.
Je vais mourir toute fondue s'ils continuent tous à me prendre dans leur bras.
-Mon dieu qu'est-ce qu'il est mignon! Fit ma tante en attrapant Shiwon par le bras. Et regarde comme il est musclé! Shella, je veux le même!
-Pas de caprice ici, sœurette! C'est pas le moment!
Ma mère attrapa sa sœur par l'oreille et la tira vers elle. Ryeowook se décida à intervenir.
-Sungmin m'en avait parlé mais je voulais le voir de mes propres yeux et je voulais attendre que tu me le dises.
-Attend! Sungmin est au courant?
Il hocha de la tête. Je soupirai.
-Génial!
Hangen me regarda, à son tour. Il m'attrapa une main et la serra.
-Je te serais toujours reconnaissant de m'avoir accueillit chez toi.
J'entendis ma tante chuchoté qu'elle trouvait son accent mignon. Tais-toi tata, par pitié!
-C'était dans le plan, hein?
Il haussa les épaules. Ma mère me fit revenir.
-Quand as-tu prévu l'opération?
-Je ne peux plus attendre, je risque vraiment d'y passer.
-C'est pour quand? Demanda Kyuhyun.
J'hésitai. Il est vrai que c'était rapide, mais il fallait que je le fasse.
-La semaine prochaine, je pars pour Pusan. Il y a un bon chirurgien qui a été recommandé par Mamie Dragon.
Je baissai la tête. Maman croisa les bras.
-C'est décidé! Une fête s'impose!
Je sursautai. Je ne fus pas la seule. Ryeowook se rapprocha de Shiwon, et Kyuhyun de Kibum.
-Maman, une fête! T'es pas sérieuse?
-Si si! Appelez vos petits camarades! Et j'ai envie de revoir Kyoko et Soon!
Là, elle m'avait eu. Elle partit dans un rire qui faisait presque peur, sa sœur à sa suite. Mamie Dragon chantait une vieille chanson en français. Shiwon et Ryeowook les suivirent. Kibum alla prévenir les autres. Je me tournai alors vers Kyuhyun.
-Au fait, comment as-tu su?
Il haussa les épaules et me regarda.
-Tu laisses traîner tes affaires dans ta chambre, je suis tombé dessus en te rapportant un livre.
-Mince! Il faut que j'apprenne à ranger, hein?!
Il hocha la tête, se pencha sur moi et m'embrassa sur le front. Je rougis aussi violemment que possible. Il se mit à rire.
-Il faudra le dire à tout le monde.

Oui, et à Donghae. En plus, je parie que tout le monde était au courant. Je ramassai mes examens et les rangeai dans ma valise que j'avais soigneusement préparé depuis des jours. Je partais la semaine prochaine, il fallait que je sois prête, et forte. Je me baissai, attrapa mon journal et y ajouta quelques lignes avant de le refermer. La soirée s'annonçait forte en émotion. Et ma mère n'allait pas faire les choses à moitié, je la connaît trop pour savoir qu'elle allait mettre les deux pieds dans le plat quand il s'agirait de dévoiler mon état de santé actuel.

Je ne fus pas surprise de voir débarquer dans mon appartement tous les super junior manquant, ainsi que Park et Usagi, Kota, et les cousines. Seo Ni me paraissait moins bécasse qu'avant, mais elle restait mièvre dans tous les sens du terme. Usagi jetait pas mal de coup d'œil à Leeteuk, Hangen et Tomoko semblaient ne plus se quitter et Yesung s'était rapproché de Seo Ni. Quant à Park, elle se retrouva bientôt devant la console, une partie de jeu vidéo contre Kangin et Heechul à n'en plus finir. Kota et Shindong faisaient bien la paire. Ils ne s'insultaient pas mais un combat sur des questions de cultures débuta avec pour arbitre Eunhyuk et Sungmin. Maman avait encore fait un miracle. Elle avait réussit l'impossible en cuisinant pour une trentaine de personnes. Je n'avais jamais vu ça.. Yuna et ma tante dévoraient Shiwon des yeux et n'arrêtaient pas de le suivre. On aurait dit des petits toutous bien dociles. Et Tata s'était enfin trouvée une amie. Maman parlait beaucoup avec Ryeowook et Leeteuk, sur la culture française et ce qu'elle savait faire le mieux avec sa sœur: cuisiner. Donghae jouait avec Kangin et Heechul, et je fus rassurée qu'il ne me regarde pas. Je passai la majeure partie de la soirée avec Kibum et Kyuhyun, ne pouvant plus me passer d'eux. Il est vrai que je devais absolument parler de ce qu'il se passait et pourquoi ils étaient là, avec ma mère en chaperon, ma tante qui suivait Shiwon, et Mamie Dragon qui se balançait sur une chaise.

Le moment du repas arriva et nous nous retrouvâmes tous autour d'une belle table préparée par ma tante et Leeteuk. Qu'avait-elle en tête celle-là? Il était bien trop jeune pour elle et Usagi ne semblait pas du tout apprécier. Lorsque nous fûmes en plein milieux du repas, ma mère m'interpella.
-Et si tu nous disais pourquoi tu as organisé cette fête ma perle?!
Je scrutai ma mère. C'était la championne pour amener les sujets douloureux à table, celle-là. Donghae ne me lâcha pas du regard.
-C'est toi qui...
Elle insista du regard. Kyuhyun me donna un coup de coude et Kibum se racla la gorge. Je vis Hangen, Shiwon et Ryeowook me fixer. Ils m'encouragèrent comme ils pouvaient.
-Et bien...
Tout le monde me regardait. Qu'est-ce que c'est déstabilisant!
-Je pars la semaine prochaine pour Pusan.
Il y eut de l'incompréhension dans leur regard, un silence long et horrible débuta, jusqu'à ce que ma mère l'interrompe.
-Perle, ils doivent être au courant.
-Au courant de quoi? Demanda Shindong.
-Qu'est-ce qu'il se passe à la fin! S'énerva Yesung.
-Pourquoi on me dit rien à moi! S'inquiéta Eunhyuk.
Sungmin lui donna un coup dans les hanches. Ce dernier cria et s'assomma méchamment sur la table. Ma mère insista du regard. Seo Ni m'encouragea. Donghae me regardait intensément.
-Je... je vais me faire opérer. Je vais subir une opération chirurgicale pour guérir mon cœur.
Le silence retomba. Je baissai la tête, honteuse. Eunhyuk se leva, suivit de près par Yesung et Shindong. Ils s'agenouillèrent devant moi.
-T'as intérêt à revenir! Me cria Yesung.
-Tu dois danser pour moi! Fit Eunhyuk.
-Je veux encore manger tes gâteaux! Pleura Shindong.

Le sentiment que je ressentis fut entre l'étonnement et la tristesse. Je ne savais pas pourquoi, mais j'étais triste de devoir tout les quitter. Et je les trahissais tous en leur cachant la vérité. Mais j'étais tellement contente qu'ils ne me grondent pas. Les trois imbéciles reprirent leur place, lorsque Donghae leva la voix.
-On peux savoir à quoi tu as joué?
Je sursautai. Je ne m'attendais pas à ça!
-Je... je ne voulais pas vous inquiéter.
-Et qu'est-ce que tu es en train de faire?
-Je...
-On tient tous à toi, et toi, tu nous mens en affirmant que tout va bien, que tu vas bien, que tes crises, c'est de la routine! Même en faisant ça, tu nous fais du mal! Depuis le début!
-Je... je suis désolée.

Je baissai la tête, me levai, et sortit de l'appartement. Jamais je n'avais été aussi honteuse et mal à l'aise de ma vie. Et surtout face à lui. Qu'est-ce que j'avais fait? Qu'est-ce que j'allais faire? Les questions se bousculèrent dans ma tête. Je n'arrivais plus à réfléchir correctement. Mon cœur s'affolait et moi je disjonctais.

J'en avais assez! Que ça s'arrête à la fin! Si je faisais effectivement du mal autour de moi, que la mort vienne enfin une bonne fois pour toute et m'emporte! J'en ai assez!

J'en avais assez! Que ça s'arrête à la fin! Si je faisais effectivement du mal autour de moi, que la mort vienne enfin une bonne fois pour toute et m'emporte! J'en ai assez!

Ce n'était proprement parlé à cause de Donghae que j'étais partie. Oh non! Pas lui! Je pense que je venais seulement de me rendre compte à quel point mon manque de communication et mon manque de tact avait pu troubler et inquiéter la vie de ces garçons. Je trouvais ça injuste et immoral ce que je venais de faire. Et l'amertume et la culpabilité m'avaient soudainement submergé, comme une grosse vague déferlant sur moi et qu'il était impossible de faire taire ces vagues puissantes et douloureuses contre mon cœur. Je venais de me rendre compte que j'étais stupide, que ne rien dire pouvait me faire du mal, et encore plus à ceux dont je voulais le bonheur. C'était insupportable. Le fait que je n'en voulais pas à Donghae était que je savais ce qu'il avait vécu auparavant. Les coupures de presse et les magazines traînent à fond dans l'appartement et Heechul en ramenait tous les jours où on pouvait admirer leurs têtes! Et en admirant celle de Donghae, j'appris pour son père. Ce qui m'a encore plus rapproché de lui puisque je n'avais plus de père moi aussi. Sauf que le mien s'était ou barré après ma naissance, ou avait décidé de jouer Harry Potter et s'était transformé en grenouille, d'après la version de Mamie Dragon!

Je ne courus pas le cent mètre plus longtemps et m'écroulai sur la route, pas loin du parc devant l'immeuble, en me gamellant méchamment. C'en fut trop et je fondai en larme, seule contre ce satané sol froid, l'air chaud me plombant les épaules, et ce sentiment horrible de tristesse et d'amertume qui me serrait le cœur. Je ne pouvais faire qu'une chose, c'est pleurer.

-Mais quelle idiote! Mais quelle idiote!

Je me redressai. Heureusement que la rue était vide, sinon, je ne serais pas rester comme ça plus de deux minutes avant de piquer un sprint dans les arbres. Je restai assise en tailleur, à renifler. Cela dura une bonne demi heure. Après quoi, je me levai, m'étirant et éternuant. Puis, je me rappelai de ce moment de silence que j'avais vécu pendant la querelle Takasugi. M'étant retrouver seule, je m'étais parler à moi-même. N'était-ce pas un retour aux choses? Je secouai la tête. La solitude ne me fait pas peur, j'en avais tellement l'habitude que j'y prenais goût. Mais depuis ma rencontre avec Park et Usagi, ma vie avait prit un tournant différent et j'étais la seule qui n'en avait pas vraiment prise conscience. Et je le vois que maintenant.

-Mais quelle idiote je fais!

Tu m'étonnes! J'en étais une belle. J'avais mal aux pieds, ils étaient en feu, je respirai maintenant calmement mais ma peur de retourner vers eux avait grandit de minute en minute. Je restai immobile face à ma propre bêtise humaine. Et quelle bêtise.

-Tu es une belle idiote, Kara!
Je me retournai. Il était là, même pas essoufflé. Je le fixai, me demandant ce qu'il pouvait bien faire là, alors que je savais que je lui avait manquer de respect, que j'avais fait exactement comme son père et qu'il m'en voulait.

-Pourquoi tu es partie?
Je haussai les épaules. Mon dieu, Donghae! Qu'ai-je bien fait?
-Je.. ne sais pas trop.
-Tu te rends coupable, tu le sais?
Je baissai la tête.
-Oui. Je n'ai rien dit, je suis une idiote.
Il s'approcha.
-C'est dans ma nature, je suis une lâche et une dégonflée. Mais je ne veux que le bonheur des autres, je ne veux pas qu'ils souffrent à cause de moi.
-Et tu crois qu'en te taisant, tu ne les feras pas souffrir?
Il s'avança encore.
-C'est ce que je croyais. Mais je me suis trompée. Je vous fais plus du mal qu'autre chose.
Il m'attrapa le bras.
-C'est à toi que tu fais le plus de mal, Kara.
Je relevai la tête.
-Tout le monde s'inquiète de ne pas te voir revenir.
-Eh! Oh! Ça fait à peine dix minutes que je suis partie!
-Kara, ça fait deux heures!
Je restai stupéfaite.
-Hein?
-Tu n'as vraiment pas la notion du temps, toi!
-Écoute Donghae, je sais que je t'ai fait du mal...
-C'est plutôt moi qui t'en ai fait, à ce que m'ont dit les autres. Plus jamais je ne te laisserai seule avec Kibum ou Kyuhyun.
-Ce n'est pas ça le problème, je suis désolée de t'avoir caché que j'étais très malade. Je pensais que ça attendrait mon retour en France, cet été. Mais, ça s'est aggravé.
-Et je suis désolé que tu n'aies pas eu le courage de me le dire!
Je le fixai. Un sourire moqueur se dessina sur mes lèvres.
-Quoi?! Fis-je.
-J'en ai assez des excuses, tu sais?
-Vraiment?

Il se rapprocha encore de moi. Ce fut comme le premier soir où il m'embrassa. Je restai aussi droite que possible. Mon cœur battait tellement fort que j'avais l'impression que la terre allait se dérober à tout moment sous mes pieds et que j'allais tomber. Mais Donghae passa un bras fort autour de ma taille, tout contre lui, et il m'enlaça. Je sentais son souffle chaud contre ma nuque dénudée ( couette oblige!) et son parfum était toujours enivrant. Je me sentais bien, une guitare jouait du jazz manouche dans ma tête, et mon cœur faisait les percussions. J'étais presque aux anges. C'est alors que ça se produisit.
Il desserra son étreinte, me fit face et approcha son visage. Ses lèvres effleurèrent les miennes comme un souffle glacial. Je frémis. Puis, il les posa doucement. Au début, rien ne se produisit. Je goûtai seule à ce délice. Lui aussi. Puis mon cœur s'affola d'un coup et je sentis ma respiration s'accélérer. Pourtant, je ne desserrai pas non plus mon emprise sur lui. Il passa ses mains derrière mon dos, les fit descendre doucement. J'avais chaud. L'air me manquait.

J'étais prévenue. Inquiet de ma chaleur corporelle sûrement, il cessa notre baiser et me regarda. Son visage fut la dernière chose que je vis avant de m'écrouler.


Tous mes sens étaient en alertes. J'avais froid, j'avais chaud. Je pleurai, je criai, je hurlai. Et j'avais un goût acidulé sur les lèvres. Où étais-je? Qu'est-ce qui se passait?

Tous mes sens étaient en alertes. J'avais froid, j'avais chaud. Je pleurai, je criai, je hurlai. Et j'avais un goût acidulé sur les lèvres. Où étais-je? Qu'est-ce qui se passait?

-Qu'est-ce qu'elle a vraiment?

Shella ferma la porte de la chambre où sa fille reposait dans un lit d'hôpital, sous respiration artificielle. Le masque transparent que portait Kara à la bouche devenait opaque à chaque expiration de la jeune fille. Mamie Dragon lui tenait la main, assise sur une chaise à côté du lit. Barbara avait une main posée sur l'épaule de sa mère, et l'autre sur sa bouche, comme pour essayer d'atténuer ses pleurs.

-C'est une mal formation.

Les treize garçons avaient été mis dans une salle, avec Kyoko et In Soon, Seo Ni et Tomoko, Yuna et Kota, et les managers qui étaient accrochés au téléphone. La salle d'attente se situant juste à côté de la chambre de la jeune fille. Le médecin qui prenait en charge Kara entra à son tour.

-Perle possède un dérèglement au niveau du cœur. L'oxygène que le cœur envoie au cerveau est insuffisant pour qu'il fonctionne convenablement.
-A sa naissance, les médecins ne lui donnaient que quelques mois à vivre, fit Shella en baissant la tête.
-Alors comment a-t-elle fait pour survivre? Demanda Leeteuk, assis entre Kangin et Sungmin.
-C'est difficile à dire. Les médicaments qu'elle prend permettent à son cœur de faire circuler plus vite le sang, donc l'oxygène, pendant un certain moment. Le trop plein d'oxygène est géré par le cerveau et étrangement va se stocker. Cela ne dure que 24 heures. Après quoi, Perle ressentira de nouveau une insuffisance d'oxygène. Sa tête lui tourne, son cœur s'affole car il pompe plus fort, et elle peut tomber dans le coma.
-Elle l'a déjà fait, non? S'exclama Hangen, entre Kibum et Heechul.
Le médecin jeta un coup d'œil à Shella.
-Oui, un, lorsqu'elle était petite. À cause de moi. Je ne supportais pas le départ de son père. Je lui ai rejeté la faute dessus. Elle a voulu... je...
-Elle a voulu se suicider car elle se sentait coupable pour sa mère, finit le docteur.
In Soon se leva, Heechul lui tenant le bras.
-C'est du délire?! Comment une gamine de cinq ans peut penser à ça?!
-En se mettant dans le coma, elle a permit à son cerveau de fonctionner normalement. Sa durée de vie a été allongée, paradoxalement. C'est une réponse de son système immunitaire et de son corps pour dire stop.
-Elle a du mal, hein? Fit Kyoko, les mains sur ses genoux et la tête baissée. Elle va aller mieux?
Le médecin ne dit rien. Puis, il se tourna vers Donghae qui n'avait rien dit jusque là. Il s'avança vers lui.
-Avez-vous amené ce que je vous ai demandé, Lee DongHae?
Donghae hocha de la tête et sortit de sa veste un calepin, celui où Perle écrivait. Le médecin le feuilleta, et parut content. Il le ferma.
-Bien. Je ferais transférer Perle à Pusan. Il faut l'opérer le plus vite possible.
Un bruit sourd survint de la chambre, puis celui d'une vitre brisée. La voix de Barbara résonna. Elle criait... sur quelqu'un?!
-Maman! Arrête!
-Nom de Dieu! Fit Mamie Dragon.

Tous se regardèrent dans la salle. Puis, Shella, tremblante de peur, ouvrit d'un coup la porte. La jeune fille qui était, il y a quelques secondes dans les vapes, était debout sur le lit, avec sa chemise de nuit d'hôpital qui lui arrivait aux dessus des genoux, brandissant son masque. Elle l'agitait avec une telle fureur que sa mère en eut la chaire de poule. Elle soupira pourtant et s'approcha. C'était un réveil digne d'une Dragon.

-N'approche pas sorcière! Siffla Perle en agitant son masque à oxygène.
-C'est pas vrai! Fit Mamie Dragon. Vous lui faîtes bouffer quoi à la petite?
La question était pour les cinq locataires qui vivaient avec Perle. La française avait une expression nouvelle dans les yeux. Shella attrapa le balai. La scène tournait au ridicule. Elles faisaient un re-make d'un film de chevalier.
-Dis-moi où tu as mis mon fidèle destrier? Fit-elle en français alors que Shella donna le balai à sa mère.
Mamie Dragon brandit l'arme.
-Il est à la morgue, et tu ferais mieux de te calmer si tu veux pas le rejoindre, chevalier champêtre!
-Maman, pas à ta manière, souffla Barbara.

Mamie Dragon jeta le balai à Shella. Elle ne faisait pas du tout son âge lorsqu'elle attrapa sa petite fille de vingt ans presque par la taille. Barbara laissa échapper un soupire. La fenêtre ouverte, et sous les cris des autres personnes qui regardaient incrédules la scène, Mamie Dragon jeta presque Kara par dessus la fenêtre. La tenant par les jambes, le dos contre le mur de l'enceinte et sous les cris des filles, Kara pendait la tête la première. Les passants levaient la tête et regardaient la scène. D'abord pensaient à une blague puis, quand ils virent la vieille dame secouer cette jeune fille dont la jupe commençait à descendre, ils hurlèrent d'arrêter.

-PERLE DRAGON! TU AS INTERÊT A AVOIR DE BONNES RAISONS! FINIS-MOI CETTE CRISE ILLICO PRESTO!
Et Kara se mit à hurler de toute ses forces.
-Maman, râla Shella.
Il y eut un silence, lorsque la petite voix de Kara résonna.
-Mamie, j'ai finit!
Mais Mamie Dragon ne bougeait pas.
-Les fille, ne vous pressez pas. J'ai encore la force de la jeter par-dessus bord, mais pas pour la ramener à quai!

La mère et sa sœur se précipitèrent, ainsi que Shiwon et le docteur. Lorsqu'elle fut assise sur le lit, son expression avait changé. Son visage était tout rouge, elle avait chaud, mais ses yeux étaient dans le vague. Elle était en tailleur, une autre lueur brillait dans ses yeux, et elle paraissait différente. Elle était très fatiguée, mais souriait. Elle était lasse de tout cela, mais ne le montrait pas. Elle avait prit le coup de main. Elle changea subitement d'expression en sentant sa mère s'agiter.
-Quoi? Fit-elle.

Kara secoua la tête. Personne ne comprenait vraiment son attitude. Puis, le médecin fit sortir tout le monde et leur expliqua dans la salle d'attente où les deux managers n'avaient pas bronché.
-Vous avez assisté à une crise que je n'explique pas.
-Wouah! Fit Sungmin. C'est violent!
-Tu m'étonnes! S'exclama Kangin.

Dans la chambre, Perle s'était endormie, le masque sur le visage, et la buée se formant à chaque expiration. Autour d'elle, sa mère et sa tante, sa grand-mère et ses deux meilleures amies.
-Qu'est-ce qui va se passer maintenant? Demanda Kyoko d'une voix tremblante.
-Vous allez m'écouter, fit Mamie Dragon. Une fois l'opération finie, Perle retournera en France. Et vous, vous resterez dans vos familles. J'ai assez mit la mienne en péril comme ça.
Kyoko et In Soon se regardèrent puis inclinèrent la tête.
-Nous vous en sommes très reconnaissantes, mais, ne pouvez-vous pas nous permettre de rester? Continua In Soon.
Mamie Dragon observa les deux jeunes filles, puis ses filles.
-Je suis désolée, nous allons devoir nous séparer!

Peut-être que je me cache, mais c'est ainsi. Ce vent froid m'a enveloppé dès la première seconde où j'ai ouvert les yeux. À ma naissance, j'étais la perle de la famille. Et puis, on ne m'a donné une petite espérance de vie. Mon père est partit, je crois, à cause de ça. Ou était-ce autre chose? Ce même vent m'enveloppe et je me love encore dans ses bras quand je pense à mon père. J'espère de tout mon cœur qu'il va bien. J'ai été protégé tellement que je ne me rappelle pas que la présence d'un homme à mes côtés commençait à me manquer. J'avais besoin d'un homme et dans les souvenirs qui me manquent, je pense l'avoir trouvé. Je croyais que ce n'était qu'un effet de mon imagination, mais j'avais tord.
Alors cette histoire est un peu prétentieuse. Avec un travail acharné, j'ai essayé de reconstituer l'année qui me manquait. Et la rencontre de ce vent froid qui me manquait. Je sens encore les bras de cet homme sur moi. Qui est-il?

Il reposa doucement le livre. Il releva la tête et croisa le regard de Kyuhyun. Plus jeune que lui, il lui sourit et l'invita à le suivre. Donghae ne tarda pas et ferma la porte derrière lui.

A-t-on tous un passé, un futur, un présent? Si c'est le cas, qu'en est-il de moi?